Nous ne pouvons pas faire sans les autres. Nos relations sociales font partie des besoins humains fondamentaux. Et ces « relations » se traduisent par des « échanges » permanents avec notre entourage : échanges d’informations, mais aussi échanges émotionnels (un état émotionnel peut être contagieux), ou encore échanges comportementaux : vous aurez peut-être déjà remarqué que lorsque vous fréquentez souvent une personne, vous finissez toujours par lui emprunter largement des expressions verbales bien à elle, sans même vous en rendre compte ; et sans doute en fait-elle tout autant avec vous.
Il se joue bien évidemment la même chose avec les angoisses : il vous est parfois difficile de les dissimuler car vos comportements non verbaux, c’est-à-dire vos gestes, vos mimiques faciales ou encore les postures de votre corps peuvent vous trahir dans cette volonté de dissimulation.
En psychologie, la « projection » consiste en un mouvement de l’esprit par lequel une personne attribue ses propres sentiments à quelqu’un d’autre, afin de sortir d’une situation émotionnelle vécue comme intolérable. Ce mécanisme se produit bien généralement de façon inconsciente.
De nouvelles attitudes pour une nouvelle vie
Au fond, l’une des façons les plus efficaces pour protéger votre entourage de vos angoisses est de ne pas leur cacher les vôtres, puisque le mécanisme de projection finira par vous trahir. Il s’agit bien davantage de travailler « en amont », sur la façon dont vous allez vous-même être en mesure de vous apaiser.
Aujourd’hui certes, peut-être que cela vous semble difficile ! Mais demain ? Il s’agit là de quelque chose de très important pour vous d’abord, mais aussi évidemment pour les personnes qui vous entourent. La première chose importante à prendre en compte pour travailler sur cela est tout d’abord d’accepter que nous ne pouvons pas éradiquer la totalité de nos angoisses. Vous aviez certainement des angoisses avant la maladie, vous en avez aujourd’hui et vous en aurez peut-être demain.
Il faut bien garder à l’esprit que les angoisses sont elles aussi des « projections », qui s’effectuent toujours sur un futur que l’on imagine, comme un cinéma nous proposerait une projection privée. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous évoquons parfois l’idée de « se faire des films », lorsque nous voulons témoigner du fait que nos angoisses concernent des choses qui n’existent pas encore, et qui n’existeront peut-être jamais : elles ne sont que « virtuelles ».
Gardez aussi bien ceci à l’esprit : nous ne sommes jamais dans la tête des autres, bien que souvent nous fassions la confusion. Si vous voulez savoir avec précision ce que l’autre pense, ou ressent, alors seule la communication pourra vous aider : il faut tout simplement lui demander, plutôt qu’émettre des hypothèses.